Un budget ambitieux pour garder le cap

Le budget 2024 de la Ville de Saint-Étienne a été adopté lors du Conseil municipal du 25 mars dernier.
Malgré un contexte international instable et des dépenses contraintes, les dépenses d'investissement restent maintenues à hauteur de 52,1 M€ et la dette nette par habitant poursuit sa baisse.

Interview de Nora Berroukeche, adjointe en charge des Finances

L'un des principaux chiffres à retenir de ce budget 2024 est l'enveloppe dédiée aux dépenses d'investissement de 52,1 M€, dont 36 M€ consacrés spécifiquement aux projets. À quoi servira cette somme ?

« Cette somme servira à concrétiser des projets qui nous tiennent à coeur et qui répondent aux engagements de notre plan de mandat :

• la poursuite de notre ambitieux plan Écoles avec la réhabilitation cette année des écoles Vivaraize, Centre-Deux, La Rivière et La Veüe,
• la réhabilitation de plusieurs centres sociaux et amicales laïques pour offrir aux acteurs de l'éducation populaire ainsi qu'aux habitants des lieux de vie et d'échanges agréables. Exemples : le centre social de Solaure, l'amicale laïque de La Terrasse et le futur tiers-lieu Beaulieu.

Toujours dans ce même souci d'agir au plus près des Stéphanois et d'améliorer concrètement leur quotidien, nous poursuivrons le réaménagement de nombreux parcs et jardins.

Nous restaurerons aussi le pôle patrimonial Couriot, marqueur fort de notre ville, classé monument historique, sans oublier la rénovation de notre parc d'éclairage pour supprimer les installations énergivores et réduire nos consommations d'énergie. »

Ce montant est stable par rapport à 2023. Or le contexte international génère incertitudes et inflation. Comment la Ville parvient-elle à dégager une telle enveloppe ?

« Effectivement, nous avons fait le choix de maintenir un niveau d'investissement élevé, à hauteur de 52,1 M€, un niveau légèrement supérieur à celui du budget 2023 et, plus globalement, équivalent à l'enveloppe d'investissement que nous proposons depuis 2014. Une action se construit dans la durée, la transformation d'une ville demande un temps long et notre ambition reste intacte pour garder le cap et accélérer le développement de notre territoire.

Bien sûr, il y a la guerre en Ukraine, l'instabilité au Moyen-Orient et, plus globalement, la crise inflationniste que ce contexte international a générée, avec des charges générales qui sont passées de 42 à 50 M€ de 2021 à 2024. C'est considérable et crucial pour notre budget.

Mais il est important de souligner que nous pouvons nous appuyer sur des finances saines. Cela est le résultat d'un travail de longue haleine que nous menons depuis 2014 pour désendetter notre ville.
L'éradication des emprunts toxiques en 2021 a été un tournant majeur au vu des variations des taux d'intérêt et la dette nette par habitant a été réduite d'un tiers, en 10 ans.

Nous avons aussi optimisé au maximum nos dépenses, dans chaque service, dans chaque direction.
Sans compter le plan de sobriété énergétique, lancé en 2023 et reconduit en 2024, qui nous permet de limiter l'impact de la hausse des coûts de l'électricité et du gaz. »

Cette rigueur est-elle suffisante pour consolider le budget 2024 ?

« Cette rigueur est nécessaire et elle nous aide à absorber cette hausse des dépenses. Mais il faut avoir en tête qu'au contexte international s'ajoutent d'autres contraintes, toutes exogènes car décidées par l'État. Je pense notamment à la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires et à la baisse des dotations de l'État, qui nous prive de 14,5 M€ chaque année.

C'est pourquoi, pour la première fois en 11 ans, et après avoir optimisé au maximum nos dépenses, nous avons pris la décision d'augmenter les taux d'imposition communaux de 15 %. Cette décision nous permettra de dégager une épargne nette de 10,3 M€, nécessaire à notre dynamique d'investissement, au maintien d'un service public de qualité et de notre politique de soutien aux associations. »